Adaptations de la taille de fructification aux conditions climatiques
Certaines situations sont plus favorables que d’autres, essentiellement pour des
raisons de conditions climatiques présidant à la floraison et la nouaison. Cela
influe sur le taux de nouaison et il faut en tenir compte dans le calcul de l’intensité
de taille et même parfois le type de taille appliqué. Une variété taillée sur bois
de deux ans dans la moyenne vallée du Rhône bénéficiera peut être d’une taille allongée
dans le Roussillon ou la Crau. Cela n’enlève rien à la tendance naturelle de cette
variété.
L’adaptation est particulièrement importante en ce qui concerne l’ajustement aux
risques de chutes de bourgeons qui seraient consécutives à un manque de froid hivernal.
La conduite à tenir peut être la suivante :
- Variétés sensibles et très sensibles :
La prudence s’impose : la taille définitive débutera par les variétés sensibles
pour se poursuivre par les très sensibles. Le déclenchement de cette taille et son
intensité seront dictés par l’observation des éventuelles chutes. Si celles ci se
produisent pratiquer une taille allongée même pour les variétés nécessitant habituellement
une taille classique et conserver un maximum de rameaux.
A l’extrême limite il peut n’y avoir aucune taille complémentaire mais ce cas de
figure doit être réservé qu’à un nombre très limité de variétés et sera impérativement
associé à une taille après récolte.
- Variétés moyennement et peu sensibles :
Les consignes sont les mêmes que précédemment mais avec un début de taille d’hiver
plus précoce. Chronologiquement les variétés les plus sensibles sont toujours taillées
en dernier.
Comme pour la catégorie précédente la taille pourra être plus longue.
- Variétés très peu ou pas sensibles :
La taille définitive peut débuter en priorité par ces variétés. Généralement, il
n’y a pas lieu de modifier son intensité par rapport à une année normale. Néanmoins,
la prudence incite à conserver des rameaux supplémentaires si quelques chutes sont
observées.
Les rameaux excédentaires seront supprimés généralement après la chute physiologique
qui peut être plus marquée pour ce type d’année.
Dans tous les cas, une retaille pourra s’avérer par la suite nécessaire, si les
conditions (pollinisation, nouaison, climatiques, etc.) favorables ont permis de
maintenir le potentiel de production au niveau souhaité.
Si une telle gestion du risque imposait une taille tardive d’un grand nombre de
parcelles à tel point que cela conduirait une impasse en matière de gestion des
chantiers, il est possible d’adopter la pratique pré-taille + taille. Une taille
sommaire visant à éliminer tous les gros organes excédentaires ou préjudiciables
l’arbre est pratiquée à la période qui convient à l’entreprise (sauf si la pré-taille
de fin d’été a été faite). Le sécateur 2 mains ou le sécateur pneumatique et la
scie sont utilisés. Une intervention plus qualitative et plus fine est pratiquée
lorsque la situation en matière de chutes de bourgeons est plus claire. Éventuellement
elle n’est pas faite si la situation s’est détériorée.
Cette pratique est préférable à celle de la non-taille qui détériore trop le fonctionnement
des arbres.
Représentation schématique des possibilités d’interventions de
pré-taille
Liste des possibilités d’interventions lors de la pré-taille. Leur choix est adapté
à la qualification de la main d’œuvre qui intervient.
- Suppression de gourmands oubliés par la taille en vert ou ayant poussé depuis
- Suppression de bois de deux ans sub-verticaux. Ils sont assez fréquents pour les
variétés nécessitant une taille sur bois de deux ans
- Suppression de coursonnes effondrées et trop basses
- Raccourcissement d’une sous-mère trop concurrentielle ou empiétant trop sur le rang
- Suppression intégrale d’une coursonne haute et concurrentielle
- Écimage du prolongement de la charpentière si nécessaire